["ThƩories, pratiques et solidaritƩs chez des fƩministes islamiques" ; Partie 4 : "Etre fƩministe et musulmane en...

ConfƩrence Ơ SciencesPo "ThƩories, pratiques et solidaritƩs chez des fƩministes islamiques" (VidƩo)





["ThƩories, pratiques et solidaritƩs chez des fƩministes islamiques" ; Partie 4 : "Etre fƩministe et musulmane en France, et le concept de sororitƩ"
Leila Aalouf est Ć©tudiante et travaille notamment sur les littĆ©ratures fĆ©ministes du moyen-orient. Elle est blogueuse et militante fĆ©ministe mais Ć©galement anti-racisme. Elle a co-fondĆ© le collectif "Femmes dans la mosquĆ©e" il y a maintenant 3 ans. ]


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DerriĆØre ce poĆØme, les interrogations d’une jeune fille qui commence Ć  se poser des questions sur sa fĆ©minitĆ©, sa spiritualitĆ©, son rap...

A les en tuer (Contribution Alohanews)


DerriĆØre ce poĆØme, les interrogations d’une jeune fille qui commence Ć  se poser des questions sur sa fĆ©minitĆ©, sa spiritualitĆ©, son rapport Ć  son corps. Et ce miroir qu’elle me tend , Ć  moi qui n’ai pas rĆ©ponse Ć  toutes ses questions. Alors, il nous reste le cheminement. ƀ elle, et Ć  moi. [...]

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" — Mais mĆŖme une poignĆ©e de mains, tu ne sais pas ce que Ƨa peut dĆ©clencher dans la tĆŖte d'un homme!" VoilĆ  la co...

Derrière la tentation féminine, le tenté incontrÓlé.



"Mais même une poignée de mains, tu ne sais pas ce que ça peut déclencher dans la tête d'un homme!"

VoilĆ  la courte interaction que j'ai pu avoir avec une connaissance. Une femme. C'est son choix, et je n'ai rien Ć  en redire. Ceci Ć©tant dit,  aprĆØs cet Ć©change, je n'ai pu m'empĆŖcher d'avoir une longue rĆ©flexion avec moi-mĆŖme sur la lamentable reprĆ©sentation qu'avait cette femme des hommes, mais plus gĆ©nĆ©ralement, qu'avait toutes ces constructions de la masculinitĆ© lissĆ©e. Il est frappant de voir Ć  quel point le fĆ©minin est au centre des questions de genre, que les dĆ©marches de recherches ne s'accrochent exclusivement qu'Ć  la condition des femmes, lorsqu'il est question de l'interaction des deux dans une mĆŖme sociĆ©tĆ©. Que si l'un se construit, l'autre se bĆ¢tit en opposition. Que par consĆ©quent, dĆ©construire l'un ne se fait pas sans dĆ©construire l'autre. Cela ne revient pas Ć  dĆ©truire l'altĆ©ritĆ©, qui est par ailleurs existentielle et inhĆ©rente Ć  notre humanitĆ©.  Il s'agit plutĆ“t de dĆ©faire l'Ć©tau strangulant qui nous limite et nous restreint, prĆ©cisĆ©ment, dans notre humanitĆ©, dans notre pluralitĆ© et notre singularitĆ©. Alors Ć  chaque fois qu'un homme me dit qu'il ne sent pas concernĆ© par ces questions, je manque d'Ć©touffer. 

"Le fĆ©minisme Ƨa ne concerne que les femmes", c'est chose connue, nous sommes les seules Ć  pĆ¢tir des rĆ“les restrictifs. Of course. Je me souviens de ces nombreuses polĆ©miques qui ont surgi et continueront sans doute de surgir, une fois le moment politiquement opportun, autour du refus des hommes de confession musulmane de serrer les mains des femmes. 

"Mais monsieur, ma question est simple, est-ce que vous serrez la main des femmes?! Parce que dans notre pays, en France, on respecte les femmes, on leur serre la main!"

Ce que ces grands Ć©talons du fĆ©minisme politique ont loupĆ© dans ces affaires -et c'est une fĆ©ministe qui vous le dit- c'est la dĆ©prĆ©ciation des hommes, par les hommes. Evidemment, je ne passerai pas les prochaines lignes Ć  parler du frĆ“lement particuliĆØrement Ć©rotique de deux paumes prĆŖtent Ć  se prendre farouchement l'une contre l'autre. Au-delĆ  de l'image biblique du fĆ©minin tentateur et faisant basculer l'humanitĆ© du paradis Ć  la condition terrestre, c'est le tentĆ© lui-mĆŖme dont on ne parle jamais, et qui, pour une fois (si, si, je vous jure), m'intĆ©resse. C'est l'image dĆ©lirante que l'on a construit autour du masculin, de sa virilitĆ© incontrĆ“lĆ©e, incontrĆ“lable. Quand un homme accepte lui-mĆŖme de se mettre dans la peau d'un monstre effarouchĆ© qui ne perƧoit, mĆŖme dans une ombre ou une silhouette fĆ©minine, que le vagin auquel elle renvoie. Ce prĆ©dateur insatiable dĆ©sirant Ć  satiĆ©tĆ© et que les littĆ©ratures, le cinĆ©ma, la tĆ©lĆ©vision n'ont cessĆ© de rendre naturel et universel, Ć  tel point que chaque homme ait finit par intĆ©grer qu'il est un violeur potentiel. Et que cette potentialitĆ© ne devienne une rĆ©alitĆ©. 

Parfois je me demande si ce n'est pas trop Ć©puisant de jouer constamment au "Plus... (rajoutez les qualificatifs et adjectifs que vous souhaitez)" . Entre les torses bombĆ©s d'Alerte Ć  malibu et la puissance supposĆ©e du dĆ©sir masculin qui se traduirait par une extrĆŖme fragilitĆ© (faiblesse) de l'esprit, prĆŖt Ć  sauter sur tout ce qui bouge, heureusement que les rĆØgles ultra restrictives sont lĆ  pour les dompter, ces pauvres dĆ©mons du sexe. 

Leila.A

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Ils foisonnent sur le lit des questions inachevƩes, Et s'alignent dans les couloirs de mon thorax, Les malins petits dƩmons qui ...

Les malins petits



Ils foisonnent sur le lit des questions inachevƩes,
Et s'alignent dans les couloirs de mon thorax,
Les malins petits dƩmons qui
Prennent des minutes en otages,
Et profitent de l'ivresse des angoisses.
Leurs ongles qui s'accroche Ć  la peau,
La douleur est un moindre mal,
Face aux polƩmistes qui s'agitent
Là où l'espace s'offre à eux :

Sur des longueurs arides,
Sur des espaces vides,
Des ciels dƩnuƩs,
Des doutes exposƩs.

Partout où la barque penche,
Il s'y rƩunissent, sautillent,
Et la barque flanche.

Les malins petits dƩmons s'accaparent,
Mes yeux,
Et y jettent la braise puis la cendre,
Ces choses qui me consument.

Les allègres démons,
C'est loin des foules qu'ils s'exposent
Sur des sommets intangibles,
Prennent de la hauteur,
Et se teignent de couleurs maussades,
Leurs doigts, longs et visqueux, se posent
Sur les cous,
De ceux qui s'y abandonnent,
Quand l'esprit se distrait,
L'opacitƩ d'une nuit,
Ou pour une sombre vie. 

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Ils parlent au nom de Dieu et se comportent comme des dominants Ơ son Ʃgard ; tous porte-paroles auto-proclamƩs, ils lui revendiq...

Rechercher Dieu dans une botte de foin





Ils parlent au nom de Dieu et se comportent comme des dominants Ć  son Ć©gard ; tous porte-paroles auto-proclamĆ©s, ils lui revendiquent les dires et le chĆ¢timent comme on revendiquerait la pluie et le beau temps. Il nous appartient et ce n’est pas Ć  Lui que nous appartenons. On le vĆŖt de l’habit de la terreur qui est pourtant le nĆ“tre et on dĆ©clare que le fouet Ć  la main, il surveille nos moindres pensĆ©es, nos moindres doutes. On le couvre du vĆŖtement de nos peurs et dĆ©clarons que ce sont les siens, jamais les nĆ“tres. Dieu tout puissant, jusqu’Ć  semer la crainte au plus profond de nos questionnements, qui finissent refoulĆ©s dans nos prisons limitantes. Ils te disent mĆŖme que tu n’as pas le droit d'interroger son dĆ©cret mais affirment que tu es pour Lui plus cher que tu ne le seras jamais pour tes propres parents. Pourtant, tes gĆ©niteurs semblent bien plus tolĆ©rants et doux Ć  ton Ć©gard que l’image sadique qu’ils te dessinent du TrĆØs Grand. Car ceux qui t’ont mis au monde ici-bas t’aiment d’un amour inconditionnel et acceptent le reproche aussi injuste qu’il soit. L’amour est au-dessus de tout cela. La mĆØre te pardonnera tes colĆØres et tes trĆ©pas, t’ouvrira ses bras en rĆ©ponse sacrificielle. Et malgrĆ© cela, ces fous te font croire que Dieu qui t’aime d’un amour qui dĆ©passe celui des vivants te haĆÆrait pour des confessions authentiques dirigĆ©es vers le ciel. Mais comment donc voudrais-tu qu’Il te rĆ©ponde si tu ne le questionnes pas ?! 

Ils l’esquissent Ć  leur image, impitoyable et terrifiant, la sentence dĆ©jĆ  prĆŖte avant mĆŖme que le destin ait Ć©crit le pĆ©chĆ©. Pervers, Il t’aurait crƩƩ avec une raison naturelle et des doutes existentiels pour te demander ensuite de les Ć©touffer de tes propres mains, sous peine de furie irrĆ©pressible, l'Ć©pĆ©e de DamoclĆØs dĆ©jĆ  prĆŖte Ć  te foudroyer. Dieu aux attributs humains qui porte les traces et les preuves de leurs crimes possessifs.

Je cherche Dieu partout dans leurs productions religieuses consumĆ©ristes comme on rechercherait une aiguĆ« dans une botte de foin et ne trouve que les traces de leurs trahisons envers Le Divin. Ils ont attachĆ© Ć  nos cous la corde du chantage thĆ©ologique et excommunient pour une idĆ©e trop spontanĆ©e. S’ils le pouvaient, ils t’auraient interdit d’inspirer l’air qui te fait vivre, sur dĆ©cision despotique. Terroristes de l’Ć¢me, ils essaient de se convaincre eux-mĆŖmes en te forƧant Ć  les croire.

Ils n’ont jamais cru aux 99 noms de Dieu, mais Ć  ceux qui les dĆ©finissent eux, pauvres humains. 



L.A

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La couronne de fleurs est Ơ Maram al Masri ce que le chapeau est Ơ Nothomb. Je la retrouve dans son cafƩ favoris Ơ Saint-Germain. Ici,...

Maram al Masri : la poƩsie indisciplinƩe



La couronne de fleurs est Ć  Maram al Masri ce que le chapeau est Ć  Nothomb. Je la retrouve dans son cafĆ© favoris Ć  Saint-Germain. Ici, Les serveurs la connaissent et l’apprĆ©cient. Elle m’embrasse et me prend dans ses bras comme si j’Ć©tais une vieille connaissance. Pourtant, nous nous connaissons que par croisement de regards et par sourires interposĆ©s lors d’Ć©vĆ©nements organisĆ©s pour la Syrie.  

« La poĆ©sie est un rendez-vous amoureux, et je me dois d’ĆŖtre en continuitĆ© avec ce que j’Ć©cris. Je cherche le beau partout dans ma vie. Tout comme j’Ć©cris pour mes lecteurs, je m’habille aussi par respect pour ceux qui me croisent. Je voudrais transformer les monstres en princes.»

Issue d’une famille musulmane de la ville balnĆ©aire de Lattaquie, c’est trĆØs jeune que l’Ć©crivaine connait l’exil. Son histoire ressemble Ć  celle d’un roman TolstoĆÆ. Eperdument amoureuse d’un jeune garƧon chrĆ©tien, l’histoire ne tarde pas Ć  arriver aux oreilles des services secrets dont la forte prĆ©sence dans la ville relĆØve d’une longue tradition du rĆ©gime Assad. DĆØs lors, le chantage commence : 
« Sois tu espionnes ton entourage et tes voisins pour nous, soit on le kidnappe et en l'envoie aux frontiĆØres israĆ©liennes pour qu'ils s'en occupent.»
Elle refuse et subit alors la dĆ©sapprobation collective et le scandale dans une sociĆ©tĆ© où les femmes sont comme des voitures, « il y a celles qui sont neuves, et celles qui sont usĆ©es et bonnes Ć  la casse. J’Ć©tais une voiture usĆ©e. » explique la poĆ©tesse. 

Elle abandonne tout pour vivre son histoire d’amour, de son universitĆ© Ć  sa rĆ©putation, jusqu’Ć  ce que cet homme finisse par la quitter sous la pression de sa mĆØre qui menace de se suicider s’il persiste dans cette relation avec une musulmane. C’est le grand pari manquĆ© d'une vie. Et c’est aussi le dĆ©but d’une longue relation avec les mots. "Je te menace d’une colombe blanche" est son premier recueil, que son frĆØre, lui-mĆŖme adepte de poĆ©sie, fera publier en Syrie.

« J’ai toujours Ć©tĆ© le second choix. J’Ć©tais trop brune pour ĆŖtre belle en Syrie. Ma tante me disait que maintenant, en plus d’ĆŖtre une marchandise de second choix, j’avais brĆ»lĆ© tout le peu d’atouts qui me restait. Pourquoi suis-je toujours un deuxiĆØme choix ? »

La jeune Maram al Masri accepte alors de se marier avec le premier homme qui demande sa main et se retrouve en France, avec Ć  un homme qu'elle n'arrive pas Ć  aimer, mais fuyant le scandale et les menaces du rĆ©gime. Elle ne parle plus l’arabe et ne maĆ®trise pas le franƧais. Elle se morfond dans un mutisme pendant quelques temps, avant de se rĆ©concilier avec sa langue natale et d’adopter le franƧais. D’ailleurs, tous ses recueils sont bilingues, elle ne traduit jamais ses poĆØmes, elle « accouche de jumeaux dans deux langues diffĆ©rentes » comme elle aime Ć  l’expliquer.

Puis un divorce. Et un enfant kidnappĆ© Ć  sa naissance par son pĆØre et qu’elle ne reverra que cinq ans plus tard. Dans ses poĆØmes, la figure maternelle est omniprĆ©sente, entre les lignes et dans les mĆ©taphores. Elle Ć©crit alors « le Rapt », Ć  l’encre de ce trauma maternel.

« J’ai portĆ© mon fils neuf mois de ma vie et je suis restĆ©e allongĆ©e 5 mois, comme un meuble. Et aprĆØs tout Ƨa, on me l’enlĆØve, comme si je n’Ć©tais rien, comme si je n’Ć©tais qu’une poule pondeuse. »

Envers et contre tout, elle est Ć©ternellement Ć  la recherche de l’amour. La seule chose qu’elle dit pouvoir enseigner, c’est l’amour et elle l'admet, elle a viscĆ©ralement besoin du regard de l'homme.
« J’ai vĆ©cu dans une sociĆ©tĆ© où les femmes ne sont rien sans un homme pour les dĆ©corer, un homme en Ć©tendard. »
Je ne peux m’empĆŖcher de lui demander s’il lui est possible de s’envisager au-delĆ  d’un statut de mĆØre, d’Ć©pouse, ou d’amante ? 
« Mais je suis tout cela Ć  la fois, Ƨa fait partie de mon histoire et je ne peux pas y Ć©chapper. C’est un jeu de rĆ“les, je suis tour Ć  tour chacun d’eux et Ć  la fois je suis tout Ƨa en mĆŖme temps. Peut-ĆŖtre que si j’avais vĆ©cu une histoire diffĆ©rente, j’aurais appris Ć  ĆŖtre plus indĆ©pendante de ces rĆ“les. Mais c’est mon histoire... »
Toutefois, l’Ć©crivaine ne verse pas dans des gĆ©nĆ©ralisations faciles et la haine. Elle sait le pouvoir de la rĆ©cupĆ©ration, les clichĆ©s exotiques et le paternalisme trĆØs prĆ©sents en France.  Elle dĆ©clarait il y a peu dans une interview accordĆ©e au Figaro « Je ne suis pas ShĆ©hĆ©razade. Elle utilise l'imagination, quand je me sers de l'Ć©motion et ancre mes poĆØmes dans la rĆ©alitĆ©."

TiraillĆ©e de tous les bords, elle ne trouve sa place d’Ć©crivaine nulle part.

« Je suis critiquĆ©e et dĆ©lĆ©gitimĆ©e de toutes parts. D’un cĆ“tĆ©, la sphĆØre littĆ©raire arabe trouve ma poĆ©sie trop facile, trop simple, Ć  l’inverse de toute cette tradition trĆØs virile de musculation linguistique et de dĆ©blatĆ©rations impressionnantes Ć  la Nizar Kabbani et Mahmoud Darwich. Et de l’autre cĆ“tĆ©, je suis mĆ©prisĆ©e par le champ littĆ©raire franƧais qui pense que si je suis lĆ , ce n’est que grĆ¢ce Ć  mon physique, Ć  mes long cheveux noirs, Ć  mon exotisme ou pire, pour remplir les quotas de femmes poĆØtes.

Je ne pense pas que le machisme soit propre aux arabes. Ƈa fait trente ans que je vis en France, et comme je viens de l’expliquer, beaucoup pense que je n’ai pas ma place en tant que femme poĆØte et plus encore en tant qu’arabe. Mon recueil « cerise rouge sur carrelage blanc » a Ć©tĆ© certes censurĆ© en Syrie, mais il est aussi considĆ©rĆ© comme provoquant en France. Pourtant je n’aime pas la provocation et je pense que chaque Ć©crivain a une responsabilitĆ© politique. Je ne crois pas en la libertĆ© absolue qui mĆØne Ć  des dĆ©rives comme le dernier livre de Houellebecq. Tout ce que j’ai fait en Ć©crivant ce recueil, c’est parler de mes ressentis, de mon vĆ©cu de femme. Mais apparemment, c’Ć©tait dĆ©jĆ  beaucoup trop, en France aussi. Je ne dis pas que mes textes sont fĆ©ministes, mais je parle de voix fĆ©minine. Je n’aime pas l’image que renvoient les fĆ©ministes en France et leur obsession de l’islam. Qu’elles balayent devant leur porte d’abord ! Pour autant, je resterai toujours rĆ©voltĆ©e contre les violences faites aux femmes et l’inĆ©galitĆ© universelle qui rĆ©git les sociĆ©tĆ©s. »
MalgrĆ© ce dĆ©sir de dĆ©lĆ©gitimer par certains, les recueils d'al Masri sont traduits dans 19 langues et ont reƧus une dizaine de prix littĆ©raires. 

Vous l'aurez compris, Maram al Masri, c’est la nuance. 

Au fait, on me murmure Ć  l’oreillette qu’elle serait en lice pour le prix Nobel de littĆ©rature… Affaire Ć  suivre !



Leila Alaouf
Entretien fait le 07/06/2016

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Comme l’esclave qui se perd, Je chante d’une mĆ©lodie qui me fuit. Depuis longtemps, mes lĆØvres,  n’ont essuyĆ© La paix d’un c...

PinƧades



Comme l’esclave qui se perd,
Je chante d’une mĆ©lodie qui me fuit.
Depuis longtemps, mes lĆØvres, 
n’ont essuyĆ©
La paix d’un cœur qui s’apaise.

Loin de moi,
L’idĆ©e prĆ©cise d’hier.
Mais si loin dĆ©jĆ  l’euphorie des certitudes,
Qui caressent l’Ć¢me dans le sens des dĆ©sirs,
Si promptes Ć  dĆ©sirer l’Ć©vidence.

L’Ć©vidence est le danger.

Et si tout se serre de bas en haut,
Rien ne reste plus exact que l’envie de chercher.

Un signe,
Une lettre,
Un alphabet secret,
Des paroles volages,
Ou des yeux sincĆØres.

Dans un tourbillon,
Quelques Ʃchasses trompeuses,
Qui fracassent,
AussitƓt perchƩe.

Car tout se serre de bas en haut,
Dès que la poigne se délace.

Tu ris,
Dans ton abri de chimĆØre,
Celui des effluves mensongers,
Mais le mensonge te plait.

Enfouies les pinƧades oppressantes.


Je dors.


L.A


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Sana K Le terme Sisterhood commence Ć  ĆŖtre employĆ© par les milieux fĆ©ministes nord-amĆ©ricains Ć  partir des annĆ©es 1970, tandis qu’...

Penser SororitƩ

Sana K


Le terme Sisterhood commence Ć  ĆŖtre employĆ© par les milieux fĆ©ministes nord-amĆ©ricains Ć  partir des annĆ©es 1970, tandis qu’en France, c’est son Ć©quivalent, sororitĆ©, qui commence Ć  Ć©merger. 

Toutefois, un problĆØme apparaĆ®t assez rapidement quant Ć  l’utilisation du mot: les femmes afro-amĆ©ricaines, entre autres, se rendent compte que ce fameux « sisterhood » dont il est question ne les engloberait pas forcĆ©ment. Sur le terrain, Kimberley Crenshaw, sociologue afro-amĆ©ricaine, partage diffĆ©rentes enquĆŖtes dont les rĆ©sultats sont Ć©difiants. Elle se rend compte que 85% des femmes noires qui fuient leur foyer et les coups de leurs conjoints finissent par y retourner car, Ć©trangement, elles ont moins accĆØs aux chambres de refuges pour femmes battues. S’ajoute Ć  cela la discrimination raciale au niveau des logements : 64% des demandes de logements faites par des noirs amĆ©ricains sont refusĆ©es. Difficile  donc de fuir une situation violente pour elles. Pour couronner le tout, Elle constate que les campagnes de prĆ©vention contre les violences domestiques ne sont diffusĆ©es que sur des chaines accessibles et vues par une classe moyenne voire supĆ©rieure et excluant par consĆ©quent la majoritĆ© des femmes de couleur (women of colour.)

SororitƩ par qui ? Pour qui ?

En France, nous ne sommes pas non plus en reste. Les femmes issues des banlieues, de « culture » musulmane, ou racisĆ©es, n’apparaissent dans les dĆ©bats portĆ©s par les fĆ©minismes historiques que pour ĆŖtre sauvĆ©es. Les mouvements fĆ©ministes franƧais n’ont agi que de faƧon communautariste et solitaire durant des dĆ©cennies, allant jusqu’Ć  soutenir des projets de loi non seulement sexistes mais Ć©galement racistes, et je pense notamment Ć  la loi de 2004 contre les signes religieux Ć  l’Ć©cole. Mes propos pour dĆ©signer cette loi pourraient paraĆ®tre extrĆŖmes, mais pour mieux les apprĆ©hender, il est absolument nĆ©cessaire et Ć©clairant de visualiser le film Maryam de la rĆ©alisatrice Faizah Amba qui permet au spectateur de s’immiscer dans le quotidien d’une jeune adolescente portant le foulard au moment du vote de cette loi. 

Mariam, c’est l’histoire d’une petite fille qui dĆ©cide de porter un foulard, de se construire, de tester, d’essayer de nouvelles choses. Je ne m’Ć©talerai pas sur la question, mais cet exemple est particuliĆØrement reprĆ©sentatif de la dĆ©connexion des mouvements fĆ©ministes franƧais avec le terrain. Le comble pour ces nombreux fĆ©minismes ethnocentrĆ©s, c’est qu’ils ont bel et bien un point commun avec lesdits reprĆ©sentants des musulmans en France : d’aucun n’estime nĆ©cessaire de donner la parole aux premiĆØres concernĆ©es, c'est-Ć -dire les femmes portant un foulard ou les femmes franƧaises musulmanes plus gĆ©nĆ©ralement.   

Les systĆØmes de dominations ne sont pas l'apanage des hommes, ils sont Ć©galement reproduits entre femmes, mouvements fĆ©ministes compris, et en vĆ©ritĆ©, tout cela n’est pas du tout Ć©tonnant. C’est mĆŖme le rĆ©sultat prĆ©visible d'un systĆØme qui ne se construit qu'Ć  travers des relations de dominants/DominĆ©s. Nous  intĆ©riorisons les systĆØmes de dominations dans lesquels nous baignons. Les mouvements fĆ©ministes principaux en France ne sont composĆ©s que d’une certaine Ć©lite blanche qui n’a fait que reproduire, malgrĆ© elle, les processus de dominations patriarcales, Ć  sa petite Ć©chelle. 
Il est naturellement plus facile de ne soutenir que ceux ou celles Ć  qui l’on s’identifie. 

Mais prĆ©cisĆ©ment, le principe de sororitĆ© rĆ©side dans la solidaritĆ© au-delĆ  des diffĆ©rences qu’il y a entre nous.

SororitĆ© n’est pas paternalisme

Nous ne sommes pas lĆ  pour choisir ce qui serait meilleur pour l’autre. En d’autres termes, en tant que femmes musulmanes qui avons sans cesse Ć  osciller entre nos combats fĆ©ministes au niveau citoyen mais Ć©galement en intracommunautaire, nous n’avons pas besoin que l’on nous libĆØre Ć  coup de discours protecteurs.

Alors avant que chacune d'entre nous ne se lance dans des revendications pleines de bons sentiments au nom d’un groupe donnĆ©, nous devrons nous poser ces deux questions essentielles :

-Suis-je lĆ©gitime Ć  parler de ces revendications (exemples innocents : le foulard des femmes musulmanes, la place des femmes en islam,  l'oppression des pauvres femmes en Afrique) ?

-Quels dommages collatĆ©raux Ć  l’encontre des premiĆØres concernĆ©es puis-je entraĆ®ner en parlant pour elle?

Prendre conscience de ses privilĆØges n’est jamais chose agrĆ©able, surtout quand on se croit Ć  l’abri de discriminer. Se dire que l’on contribue d’une faƧon ou d’une autre Ć  l’exclusion d’un groupe est  embarrassant, mais c’est une introspection nĆ©cessaire Ć  faire. C’est prĆ©cisĆ©ment ce que l’on demande aux hommes, de prendre du recul et d’avoir l’objectivitĆ© de reconnaĆ®tre leurs privilĆØges. Nous sommes toujours privilĆ©giĆ©s par rapport Ć  quelqu’un, que cela nous soit plaisant Ć  entendre ou non.
Moi-mĆŖme, fille d’immigrĆ©s, je suis privilĆ©giĆ©e par mon parcours scolaire et mes chances de rĆ©ussites comparĆ©e Ć  d’autres femmes franƧaises issues de l’immigration mais qui n’ont pas eu ces chances.

Nous ne sommes pas forcĆ©ment conscient d’exclure du marchĆ© le petit libraire du coin lorsque nous dĆ©cidons d’acheter nos livres sur Amazon ou Ć  la Fnac. Mais nous y contribuons. Et c’est exactement le mĆŖme schĆ©ma qui se met en place quand les mouvements fĆ©ministes dĆ©cident, sciemment ou non, de favoriser un discours, une vision, une reprĆ©sentation, ou une couleur de peau. 

Ce n’est qu’une fois que l’on prend conscience de cela que l’on peut inclure puis agir.

La sororitĆ©, c’est le soutien, mais ce n’est jamais le tutorat.

L.A

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Portrait rĆ©digĆ© pour le site Alohanews : [ A l’occasion du lancement de son dernier single « Ć‰tat pacifique », j’ai rencontrĆ© Rohan ...

Portrait : Rohan Houssein ou l'art de rƩsister (Alohanews)


Portrait rƩdigƩ pour le site Alohanews :

[ A l’occasion du lancement de son dernier single « Ć‰tat pacifique », j’ai rencontrĆ© Rohan Houssein dans un petit cafĆ© parisien. Jeune artiste prometteur de 26 ans au visage solaire, curieux et touche-Ć -tout, son parcours ne le prĆ©destinait pourtant pas Ć  se lancer dans une carriĆØre artistique... ]





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" Dans cette deuxiĆØme partie, nous revenons sur la place des femmes dans le monde arabo-musulman, Ć  l’occasion de la JournĆ©e inte...

Femmes du monde arabe : entre espoirs et dƩsillusions (VidƩo France24)



"Dans cette deuxiĆØme partie, nous revenons sur la place des femmes dans le monde arabo-musulman, Ć  l’occasion de la JournĆ©e internationale des droits des femmes. La paritĆ© y reste timide. Pourquoi tant d'obstacles? Faut-il l'imputer Ć  l'islam ou Ć  ses reprĆ©sentants ? Une Ć©mission prĆ©parĆ©e par Anthony Saint-LĆ©ger, Elise Duffau et Kim Vo Dinh."



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— Et toi comment tu vis ton engagement ? — Je sais pas. Ƈa me permet de m’Ć©panouir, je prĆ©fĆØre mourir de fatigue, d’hypera...

Lobotomie: Le Dialogue






Et toi comment tu vis ton engagement ?

Je sais pas. Ƈa me permet de m’Ć©panouir, je prĆ©fĆØre mourir de fatigue, d’hyperactivitĆ©, plutĆ“t que de me retrouver Ć  cogiter entre quatre murs et laisser des questions existentielles (ou non) m’envahir et me pourrir. Mais je t’avoue que parfois je suis fatiguĆ©e. Pas fatiguĆ©e de courir, mais fatiguer. ƉreintĆ©e quoi. DĆ©jĆ , j’ai acceptĆ© le fait que, quel que soit mon niveau de qualification, on me renverra toujours Ć  la face une certaine illĆ©gitimitĆ©. MĆŖme avec un master ou une thĆØse sous le bras. C’est comme Ƨa, Ƨa fait partie des rĆØgles du jeu quand t’es une femme et que tu dĆ©cides de l’ouvrir. Fallait y rĆ©flĆ©chir Ć  dix fois. Et puis il y a un truc qui est insupportable, je sais pas si Ƨa te le fait… Tu sais, cette faƧon qu’ont les gens de vouloir te figer dans une image prĆ©cise…

C’est exactement Ƨa, tu me tires les mots de la bouche. Militante Ć  plein temps, mĆŖme en famille, mĆŖme quand tu dors. Et si t’es pas la voilĆ©e warrior de service, t’es la militante inlassablement dynamique qu’on kiffe mettre en avant.

VoilĆ  ! Au fond tu n’es rien d’autre qu’une militante lobotomisĆ©e, sans rĆ©elles Ć©motions, sans rĆ©els sentiments. Tu sais, t’es un peu l’archĆ©type de la sauvageonne excitĆ©e. Tu monterais presque sur une table, seins nus, pour une blague mal placĆ©e. Incapable de rire, encore moins de toi, et incapable d’aimer.

J’ai l’impression que nos expĆ©riences se croisent… C’est apaisant.

Au fil du temps, le monde a raison de toi, et comme il ne te voit que sous le prisme de tes engagements, toi-mĆŖme tu finis par ne jurer que par tes grandes convictions. Tu deviens une boite Ć  convictions sur pattes, et comme ils ont cadenassĆ© cette cage dans laquelle ils t’ont enfermĆ©e, tu t’y complais. Il faut vivre avec sa nouvelle rĆ©alitĆ©.

Oui, tu n’es plus qu’une affiche que l’on veut bien exploiter.

Et les sentiments, on en parle de nos sentiments ? Tu es un ĆŖtre asexuĆ© et dĆ©shumanisĆ©, et comme tu as perdu l’habitude de faire tomber cette carapace, tu rĆ©alises qu’il t’est impossible de cĆ©der Ć  un peu de vulnĆ©rabilitĆ©. Ou en tout cas de la rendre visible. AprĆØs tout, toutes ces attaques ne sont que virtuelles. Quelques secondes Ć  peine s’Ć©coulent entre la naissance d’une  pensĆ©e et sa concrĆ©tisation textuelle sous tes postes. Heureusement, les paramĆØtres Facebook sont tes meilleures amis : Suppression/Bloquer.  Car s’il y a bien un conseil que tu commences Ć  assimiler et comprendre (Merci Marwan), c’est qu’il n’y a aucune pitiĆ© Ć  avoir dans la gestion de ton mur virtuel. Tu te sens agressĆ©e ? Supprimer/Bloquer. On t’accuse de coopĆ©ration maƧonnique ? Supprimer/Bloquer. On te fait des avances un peu trop insistantes ? Supprimer/Bloquer. Supprimer/Bloquer. Supprimer/bloquer.

Bref, t’es devenue une pro' en la matiĆØre. Parce que t’as beau dire que tout cela ne t’atteint pas: le soir quand tu t’allonges dans ton lit et que tu te retrouves seule dans le noir, tu fais dĆ©filer toutes ces vilaines choses que des inconnus (et parfois mĆŖme des proches) ont pu te dire, sans trop rĆ©flĆ©chir. Et c’est Ć  partir de ce moment-prĆ©cis qu’un processus se met en marche. Le processus d’autodestruction.

Finalement tu te rends compte que tu es plus sensible aux critiques qu’aux compliments. Que si pour trois belles paroles tu as une insulte, c’est cette derniĆØre qui aura raison de toi. Alors, avec le temps, au lieu de gagner en confiance au fur et Ć  mesure de tes expĆ©riences, tu te fragilises. Tu n’es plus sure de rien. Tu n’es plus trop sure de tes mots, plus trop sure de ce que tu vaux, plus trop sure de ce que tu fais. Et parfois mĆŖme, Ƨa te prend tellement d’Ć©nergie que tu n’es mĆŖme plus sure de pouvoir plaire. Oui, oui, plaire. Plaire Ć  une autre personne. Plaire, quoi. C’est si bouffant que ta fragilitĆ© n’a plus de terrains interdits. Elle Ć©tend ses tentacules jusqu’au plus profond de tes insĆ©curitĆ©s glissantes et s’y installe impunĆ©ment.

Et souvent, trĆØs souvent mĆŖme, on ne te croit pas. On pense que tu bluffes un peu ou que tu t’inventes des  vanitĆ©s. Les gens ne te pensent mĆŖme plus capable d’osciller.

MĆŖme quand tu veux juste passer du bon temps avec tes amis un jour de week-end, il y aura toujours celui qui te titillera sur ton travail. Parce que tu comprends, c’est tellement drĆ“le. Et comme tu es passionnĆ©e parce que tu fais, Ƨa doit bien te faire plaisir qu’on en parle encore entre deux bouchĆ©es amĆØres. Faut bien avoir de l’humour, Ƨa vaaa ! D’ailleurs, chacun y va de son bon conseil, toujours pour ton bien, Ć©videmment :

« Tu devrais moins parler de Ƨa tu vois, Ƨa risque de faire trop clichĆ© une fille arabe qui ne s’intĆ©resse qu'aux droits des femmes. »

« Ah ? Mais c’est mon sujet de recherche universitaire, pas mon hobbie du dimanche aprĆØs-midi. Je fais quoi du coup ? Je jette mon master Ć  la poubelle pour le remplacer par quelque chose qui siĆ©ra mieux Ć  tes attentes ? »

Et puis forcĆ©ment, il y a un profil auquel on n’Ć©chappe jamais : le docteur en physiques ou mathĆ©matiques qui pense que l’obtention d’une thĆØse en sciences lui permet de dĆ©velopper un roman oral sur ton sujet de recherches. Le type a pas lu un seul bouquin de socio ou de littĆ©rature ou mĆŖme de politique, et il veut te convaincre que ce que tu fais c’est de la crasse de babouin. J’appellerai Ƨa le complexe du surdiplĆ“mĆ©.

Tu te rends comptes qu’avec quelques passages tĆ©lĆ©visĆ©s ou radios et quelques articles publiĆ©s ici et lĆ , on en arrive Ć  de telles pressions. Ƈa doit ĆŖtre quoi pour ceux qui ne vivent que de Ƨa ?

Franchement ?

Oui…

Je veux pas savoir.


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          C’Ć©tait un des livres que j'avais rajoutĆ© Ć  ma liste de lecture depuis quelques mois, et finalement, je m’y suis enfi...

DƩtour sur le dernier livre de Mona Eltahawy : Foulards et Hymens, Pourquoi le Moyen-Orient doit faire sa rƩvolution sexuelle.

         


C’Ć©tait un des livres que j'avais rajoutĆ© Ć  ma liste de lecture depuis quelques mois, et finalement, je m’y suis enfin mise juste aprĆØs avoir achevĆ© la lecture de FĆ©minismes Islamiques de Zahra Ali. Etant parfaitement consciente du caractĆØre polĆ©mique de ce livre et de son auteure Egyptienne, j’ai voulu faire abstraction des mouvements de masses et me forger ma propre opinion… Et je n’ai pas Ć©tĆ© dƩƧue ! A peine ai-je publiĆ© un passage de son texte sur les rĆ©seaux sociaux que la polĆ©mique Ć©tait lancĆ©e : Entre ceux qui n’apprĆ©ciaient pas le titre, ceux qui lui avaient lu un article ou une interview, ceux qui la diabolisaient totalement sans mĆŖme lui avoir lu un livre, je me suis dit que la vie d’une militante fĆ©ministe arabo-musulmane Ć©tait quand mĆŖme bien dure. Il semble difficile pour beaucoup de sortir d’une analyse manichĆ©enne et de voir l’excellent et le pire dans une mĆŖme œuvre. Il semble encore plus compliquĆ© d’aller au-delĆ  de la dichotomie Occident/Orient qui pourrie et simplifie toute analyse. En postant une simple mention de son livre, j’ai lancĆ© un pavĆ© dans la marre, et cela n’a fait que confirmer le fait qu’il est  pĆ©rilleux de parler de ces trois simultanĆ©ment : sexualitĆ©, monde arabe, et femmes.

Il faut dire que Mona Eltahawy ne mĆ¢che pas ses mots et n’essaie nullement de faire dans la complaisance. Elle alterne thĆ©orie et vĆ©cu et permet ainsi au lecteur de ne pas rester dans une analyse acadĆ©mique et dĆ©connectĆ©e des rĆ©alitĆ©s du monde arabe. Son livre a Ć©tĆ© Ć©crit Ć  la suite de sa propre agression Ć  place Tahrir en 2011 lors du soulĆØvement Ć©gyptien, où des militaires lui cassĆØrent les bras et l’agressĆØrent sexuellement ainsi qu’une dizaine d’autres femmes. Agressions qui s’Ć©taient accompagnĆ© Ć  l’Ć©poque de test de virginitĆ© et du mutisme d’une majoritĆ© de victimes soumise aux pressions de leurs familles qui avaient elles-mĆŖmes peur du dĆ©shonneur. Cet exemple Ć  lui tout seul, remarque Eltahawy, regroupe les trois forces oppressantes qui constitue le patriarcat : le foyer, la rue, et l’Etat.

Elle revient sur ces diffĆ©rents propos qui lui avaient valu maintes controverses. Notamment, le fameux « Pourquoi ils nous dĆ©testent » ce titre d'article qu'elle avait Ć©crit pour ForeignPolicy, et dont le « ils » qui dĆ©signaient les hommes arabes avait largement choquĆ© et lui avait valu des accusations de racisme et de gĆ©nĆ©ralisations. Elle rappelle qu’elle a toujours Ć©tĆ© en premiĆØre ligne de front pour dĆ©noncer le sexisme en occident ainsi que l’islamophobie envahissante, mais que l’ambiance gĆ©nĆ©rale xĆ©nophob ne devrait certainement pas l’empĆŖcher de pointer du doigt toutes les formes de misogynies et de violences subies par les femmes des pays arabes. Elle refuse purement et simplement la prise en otage qui voudrait qu’elle se tienne inconditionnellement aux cĆ“tĆ©s de ses origines et de ses coreligionnaires. Elle Ć©crit :

« J’ai Ć©crit ce livre Ć  un moment où de plus en plus de femmes de couleur parlent ouvertement de misogynie et refusent de se taire seulement par peur de donner une « mauvaise image » de leur peuple. Les Noires, les Sud-AmĆ©ricaines, les Asiatiques aux Ɖtats-Unis sont confrontĆ©es Ć  de multiples niveaux de discrimination : racisme envers leur communautĆ©, haine des femmes Ć  l’intĆ©rieur et Ć  l’extĆ©rieur de leur groupe d’appartenance. Trop longtemps, on leur a dit que dĆ©noncer les mauvais traitements dont elles sont victimes au sein de leur communautĆ© ne servirait qu’Ć  apporter de l’eau au moulin des racistes qui dĆ©jĆ  diabolisent les hommes. Pour avoir acceptĆ© de rĆ©aliser ce numĆ©ro d’Ć©quilibriste, je suis reconnaissante Ć  la militante fĆ©ministe noire bell hooks, Ć  la poĆ©tesse lesbienne noire et militante Audre Lorde et Ć  la Mexicano-AmĆ©ricaine Gloria AnzaldĆŗa, penseur fĆ©ministe. Leur travail, que je cite frĆ©quemment, m’a fourni les armes dont j’avais besoin pour combattre le racisme et le sexisme sans tomber dans la peur d’embarrasser les miens. Alors que les conservateurs islamophobes et xĆ©nophobes sont ravis d’entendre Ć  quel point les musulmans maltraitent les femmes, l’aile conservatrice parmi les hommes musulmans propage la dĆ©testation des femmes. Au final, au lieu de nous allier Ć  l’une pour combattre l’autre, ce sont ces deux tendances contre lesquelles nous devons simultanĆ©ment lutter. »

Elle admet que la dĆ©testation est beaucoup plus complexe que ce que sous-entend son titre, et qu’il s’agit d’un processus de restrictions posĆ©es par le triptyque foyer, rue, Etat, susmentionnĆ©.
La situation est mauvaise partout dans le monde, ne cessent-elle de rappeler, mais lĆ  où l’Ć©cart se creuse, c’est au niveau des droits. LĆ  où dans certains pays la situation des femmes n’est pas glorieuse, il y a au moins des droits derriĆØre lesquels les femmes peuvent se rĆ©fugier. Or, dans la plupart des pays arabes, le droit (lĆ©gal ou religieux) est trop souvent en faveur du patriarcat. Tant que la loi ne donne pas l’exemple, nul espoir que les choses s’amĆ©liorent dans la rue ou dans le foyer.  C’est ici que se joue toute la diffĆ©rence.  
Dans le chapitre, « voile noir, drapeau blanc » elle aborde donc inĆ©vitablement la question du hijab, qu’elle a elle-mĆŖme portĆ© pendant neuf ans. Elle pose le dĆ©bat de faƧon Ć  sortir de la simplicitĆ© dichotomique que les deux camps veulent absolument imposer. Elle est tout Ć  fait consciente de marcher sur des œufs mais est Ć  la fois tout Ć  mĆŖme de le faire en partageant sa propre expĆ©rience.

« La gĆ©nĆ©ralisation du port du voile au Moyen-Orient et en Afrique du Nord n’est que le dernier mouvement du balancier. Ces alternances entre un code vestimentaire conservateur et un code vestimentaire libĆ©ral ont souvent Ć©tĆ© dĆ©crites comme des oscillations entre le monde islamique et le monde occidental, une dichotomie qui rend la critique du port du voile particuliĆØrement difficile puisqu’elle oblige Ć  choisir un camp. En consĆ©quence, il nous faut impĆ©rativement trouver une faƧon de parler du hijab qui ne rĆ©duise pas le dĆ©bat Ć  un choix de culture. »

Et c’est prĆ©cisĆ©ment en abordant la question du hijab qu’elle montre Ć  quel point les islamophobes et les conservateurs musulmans nourrissent leurs causes mutuellement. Car plus les xĆ©nophobes et les islamophobes instrumentaliseront la question du foulard en l’associant Ć  un orient archaĆÆque et orientaliste, moins les femmes de ces pays accepteront de poser le dĆ©bat sereinement. L’exemple le plus explicite Ć©tant celui du consul britannique en Egypte qui avait instrumentalisĆ© les idĆ©es libĆ©rales du savant Ć©gyptien et musulman Qasim Amin :
« Lorsque Evelyn Baring, alors consul britannique en Ɖgypte, a soutenu les idĆ©es de Qasim Amin, une effroyable instrumentalisation de son discours s’est mise en place, associant les revendications en faveur des droits des femmes Ć  une mainmise coloniale et rendant de fait toute critique du port du voile de la part de ceux qui s’opposaient Ć  l’occupation et Ć  l’influence europĆ©ennes intenable puisque assimilĆ©e au soutien de l’Occident. »
Elle revient sur ces neuf annƩes Ơ travers lesquelles elle se revendiquait Ơ la fois fƩministe et voilƩe, mais aussi sur la difficultƩ Ơ le retirer.
Et c’est lĆ  qu’elle dresse un constat difficile Ć  nier : si les femmes sont libres de  porter le hijab, elles le sont beaucoup moins de le retirer. Elle revient sur ce mouvement croissant de voilement au Moyen-Orient et l’explique politiquement et socialement. Mais si le dĆ©bat veut dĆ©chirer, elle rappelle cette phrase de Fatoum Elaswad :
 « Quand les femmes se battent entre elles, les seuls Ć  en tirer bĆ©nĆ©fice sont les hommes. »
Dans son chapitre « une main portĆ©e sur les femmes », elle ressasse toutes les formes de violences corporelles subies par les femmes en s’appuyant sur des chiffres prĆ©cis et des faits incontestĆ©s. En passant par l’excision et les agressions sexuelles, il n’est pas une atteinte qu’elle n’ait pas mentionnĆ©e. 

Face au 90% de femmes mariĆ©es ayant subi des mutilations gĆ©nitales en Egypte, les 99,3% de femmes egyptiennes ayant subi des harcĆØlements sexuels (rapport des nations unies), le harem bien connu de Kadhafi, les viols et agressions de masses ayant accompagnĆ© les soulĆØvements, les lois permettant aux violeurs d’Ć©pouser leurs victimes afin de « sauver l’honneur » des familles, l’autorisation dans certains pays des violences domestiques, la complaisance du droit envers les crimes d’honneur, les mariages prĆ©coces, l'obsession de la virginitĆ©, la frustration sexuelle, et j’en passe, il serait particuliĆØrement malhonnĆŖte de minimiser la gravitĆ© de la situation pour une bonne partie des femmes de ces rĆ©gions.

D’ailleurs, Eltahawy se demande si, finalement, les soulĆØvements populaires ont profitĆ© aux femmes ?  Rien n’est si certain. Mais si les soulĆØvements n’ont jamais Ć©tĆ© en faveurs des femmes, l’auteure Ć©crit que ce n’est que par un soulĆØvement des femmes contre le rĆ“le que leur imposent  leur foyer, la rue et l’Etat qu’une rĆ©elle rĆ©volution sociale peut aboutir. Car on ne peut prĆ©tendre Ć  une vĆ©ritable rĆ©volution de fond si l’on refuse Ć  la moitiĆ© de la population d’y participer. Et c’est prĆ©cisĆ©ment en cela qu’elle parle de rĆ©volution sexuelle.

Contrairement Ć  ce que ceux qui n’ont pas lu le livre ou qui sont d’une mauvaise foi Ć©vidente veulent bien rĆ©pĆ©ter, l’auteure ne veut nullement imposer ou interdire. Elle ne fait qu’exiger tout naturellement le respect des droits individuels, ni plus ni moins, et ce, mĆŖme quand il s'agit de sexualitĆ©. D’ailleurs elle Ć©crit :
« Avant je disais non. Puis la rĆ©volution est arrivĆ©e et j’ai commencĆ© Ć  dire « j’exige ! ». »
Il n’est Ć©videmment pas possible de parler sexualitĆ© sans parler de l’obsession de la virginitĆ© des sociĆ©tĆ©s arabo-musulmanes. Ici encore, elle revient sur son vĆ©cu ou sur celui d’autres femmes. Et comme elle aime Ć  le dire trĆØs justement :
« La chose la plus subversive que puisse faire une femme est de parler de sa vie comme si elle comptait vraiment. Car c’est le cas. »
Elle revient sur son agression sexuelle Ć  place Tahrir et nous rappelle que les tests de virginitĆ© mettent en Ć©vidence que seules les femmes vierges sont considĆ©rĆ©es comme de potentielles victimes de viols. Pour celles qui avaient dĆ©jĆ  perdu leur virginitĆ© auparavant, il n’est nullement question de reconnaĆ®tre le viol.
Elle refait le tour de toute cette obsession hystĆ©rique autour de l’hymen des femmes. Tout ne repose que sur ce petit bout prĆ©cieux de peau qui, en rĆ©alitĆ©, n’appartient qu’Ć  la famille. Avec effroi, on apprend que les tests de virginitĆ© sont encore d’actualitĆ© pour la validitĆ© d’un mariage dans certains pays, dont l’AlgĆ©rie. Un de ses chapitres se nomme d’ailleurs « le Dieu de la virginitĆ© ». Elle aborde Ć©galement la question de la sexualitĆ© et du plaisir fĆ©minin, tabou suprĆŖme.

Bref, mieux qu’un rĆ©sumĆ©, allez lire ce livre. Vous y trouverez certainement matiĆØre Ć  critiquer, mais surtout des vĆ©ritĆ©s crues. Pour pouvoir le lire, il faut commencer par accepter de voir, d'Ć©couter, mĆŖme quand certaines vĆ©ritĆ©s nous mettent dans l'embarras. 

Mona Eltahawy ne se contente pas de dĆ©noncer, elle propose, elle suggĆØre, elle explique. Un des points de divergence le plus important que j’ai trouvĆ© dans le texte Ć©tait pour ma part son soutien Ć  la loi interdisant le niqab en France. Elle part du principe que dans l’extrĆŖme, justifier son invisiblisation par un simple « choix » spirituel ne peut ĆŖtre pris en compte, car tout comme pour la nuditĆ© publique, l’Ć©tat a le droit d’empĆŖcher ses citoyens de se nuire . Je pars du principe qu’en imposant une telle loi, on ne fait qu’isoler un peu plus ces femmes, qui se trouvent ĆŖtre les cobayes d’une loi tendancieuse et qui a, dĆØs le dĆ©part, tout simplement instrumentalisĆ© le sujet Ć  des fins politiques. Enfin, je ne crois pas que l’interdiction puisse ĆŖtre une solution, elle ne l’est jamais.



Leila Alaouf

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« Avril 2003, j’ai dix ans et demi et je dĆ©cide de porter un foulard sur ma tĆŖte, sous la panique la plus totale de mes parents. »  En pl...

"Avril 2003, j’ai dix ans et demi et je dĆ©cide de porter le foulard." (Contre-Attaque)

« Avril 2003, j’ai dix ans et demi et je dĆ©cide de porter un foulard sur ma tĆŖte, sous la panique la plus totale de mes parents. » En plein dĆ©bat sur le voile Ć  l’Ć©cole, LeĆÆla Alaouf dĆ©cide de porter le foulard. Elle nous raconte ses premiers pas dans ce choix qu’elle a fait il y a prĆØs de 12 ans. Victime de harcĆØlement et d’exclusion, itinĆ©raire d’une petite fille devenue femme qui a dĆ©cidĆ© d’avoir le choix.

Lire la suite sur le site Contre-Attaque : http://contre-attaques.org/magazine/article/avril-2003-j






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Les Grands DĆ©bats Animateur : Mohamed-Ali Bouharb ☛ Thomas Vescovi Ɖtudiant-chercheur en Histoire Contemporaine, Thomas Vescovi est un s...

VidƩo : La violence, gouffre ou solution ? (Grand dƩbat, TMTT)


Les Grands DƩbats

Animateur : Mohamed-Ali Bouharb

☛ Thomas Vescovi
Ɖtudiant-chercheur en Histoire Contemporaine, Thomas Vescovi est un spĆ©cialiste du conflit israĆ©lo-palestinien. Ses terrains d'Ć©tudes sont, principalement, la sociĆ©tĆ© juive israĆ©lienne et ses interactions avec la sociĆ©tĆ© palestinienne, ainsi que son rapport Ć  l'histoire et aux enjeux de mĆ©moire. Il a publiĆ© une synthĆØse de ses recherches en 2015 sous le titre de «La mĆ©moire de la Nakba en IsraĆ«l, le regard de la sociĆ©tĆ© israĆ©lienne sur la tragĆ©die palestinienne». Il rĆ©dige des chroniques de ses voyages au Proche-Orient, et collabore Ć©galement avec diffĆ©rents mĆ©dias tels que L'Orient le Jour, Middle East Eye, Politis, L'HumanitĆ©, The Maghreb and Orient Courrier... Actuellement, il prĆ©pare l'agrĆ©gation d’Histoire, et espĆØre trĆØs bientĆ“t pouvoir poursuivre ses recherches en doctorat. Blog : https://visceraoul.wordpress.com/

☛ Leila Al Aouf
Ɖtudiante en master de littĆ©ratures postcoloniales et fĆ©minines, LeĆÆla est Ć©galement blogueuse et membre du Think Tank Different ainsi que du collectif Femmes dans la MosquĆ©e. Elle travaille et Ć©crit sur les questions liĆ©es aux discriminations raciales, religieuses et de genre. D'ailleurs, le sujet de son mĆ©moire porte sur ce jeu d'Ć©quilibre des littĆ©ratures fĆ©minines du Maghreb, entre revendications fĆ©ministes et refus du systĆØme colonial. Enfin, elle est sensible aux questions qui touchent au conflit Syrien et a participĆ© rĆ©cemment au lancement de la plateforme #SyriaFX du site Foulexpress. Blog : www.grincement.blogspot.fr

☛ El Yamine Soum
Auteur, confĆ©rencier et enseignant, El Yamine est diplĆ“mĆ© de sociologie, de relations internationales et d’Ć©tudes latino-amĆ©ricaines. Ses travaux au sein du Centre d’analyses et d’interventions sociologiques (CADIS) de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales portent sur les questions internationales et de cohĆ©sion sociale. Il a Ć©crit plusieurs ouvrages, dont «Discriminer pour mieux rĆ©gner, Islamophobie dans le monde moderne» ou encore «La France que nous voulons», dans lequel il propose d'irriguer le dĆ©bat public avec un regard "francoptimiste" et jeune. ParallĆØlement, il enseigne et travaille sur des programmes de coopĆ©ration Ć©conomiques avec une dizaine de pays (Afrique du Sud, Vietnam, Turquie, Chili, Mali, Madagascar, Chine, ArmĆ©nie…) sur les questions de tourisme durable et de prĆ©servation du patrimoine.

☛ Mohamed-Ai Bouharb
Consultant en communication publique, Mohamed-Ali est diplĆ“mĆ© de Sciences Po Paris en gestion publique et l’institut catholique de Paris en sociologie des religions. SpĆ©cialisĆ© dans l’Ć©criture de discours et de contenus Ć©ditoriaux, il anime des sĆ©minaires et colloques sur les questions de citoyennetĆ© et autour du culte musulman. Doctorant Ć  Normale Sup, il mĆØne une thĆØse autour de la prĆ©sence musulmane au sein des armĆ©es de 1939 Ć  nos jours et a co-publiĆ© un ouvrage intitulĆ© « Former des imams pour la RĆ©publique » aux Ć©ditions du CNRS. Il intervient depuis de nombreuses annĆ©es en qualitĆ© de formateur en management responsable sur les questions liĆ©es au culte musulman en milieu professionnel.






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L’affiche est rose, les confĆ©renciers nombreux, les confĆ©renciĆØres si peu. Et pourtant, le thĆØme du week-end aussi est « rose ». Les rĆ©seau...

Ne nous libƩrez pas, on s'en charge ! (Contre-Attaque)

L’affiche est rose, les confĆ©renciers nombreux, les confĆ©renciĆØres si peu. Et pourtant, le thĆØme du week-end aussi est « rose ». Les rĆ©seaux de militantes musulmanes commencent Ć  s’agiter, « qu’est-ce qu’on est encore en train de nous pondre ?! ». Et c’est Ć  ce moment prĆ©cis que dĆ©barquent les Femen.

[...]

Lire la suite sur Contre-Attaque : http://contre-attaques.org/magazine/article/ne-nous


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"Autour du Directeur gĆ©nĆ©ral de la Fondation pour l’innovation politique qui animait cette quatriĆØme table ronde, sont intervenus : L...

VidƩo : Femmes et Islam (Fondapol)

"Autour du Directeur gĆ©nĆ©ral de la Fondation pour l’innovation politique qui animait cette quatriĆØme table ronde, sont intervenus : Leila ALAOUF, Membre du collectif Femmes dans la mosquĆ©e et membre de Think Tank Different, Mustapha CHERIF, Philosophe, professeur Ć  l’universitĆ© d’Alger et Ć©crivain, et Asma LAMRABET, MĆ©decin, Ć©crivaine et directrice du Centre d’Ć©tudes et de recherches fĆ©minines en islam (Cerfi) au sein de l’institution Rabita Mohammadia des OulĆ©mas du Maroc."





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Depuis quelques semaines, les polémiques et les actualités autour du corps des femmes se succèdent. Entre la jeune lycéenne renvoyée pour p...

Le sexisme est (aussi) franƧais (HuffPost)

Depuis quelques semaines, les polĆ©miques et les actualitĆ©s autour du corps des femmes se succĆØdent. Entre la jeune lycĆ©enne renvoyĆ©e pour port de jupe trop longue, l'Ć©tudiante algĆ©rienne interdite d'accĆØs Ć  l'universitĆ© pour sa jupe trop courte, les femmes refusĆ©es Ć  l'entrĆ©e du tapis rouge pour leur absence de talons, etMĆ©lanie Georgiades, alias Diam's, dont on ne retient de ses interviews que son foulard: l'Ć©tat des lieux s'avĆØre alarmant pour les femmes de tous horizons, France inclue, Ć©videmment.

[...]

La suite sur le HuffingtonPost : http://www.huffingtonpost.fr/leila-alaouf/le-sexisme-est-aussi-francais_b_7448780.html


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On demande au citoyen musulman de s'indigner quand il s'agit de crime que l'on appelle vulgairement « crime de haine». Pourt...

#ChapelHill : De quoi a-t'on peur ? (HuffPost)


On demande au citoyen musulman de s'indigner quand il s'agit de crime que l'on appelle vulgairement « crime de haine». Pourtant, ce mĆŖme citoyen musulman qui s'est indignĆ©, non pas parce qu'on le lui a demandĆ© mais par humanitĆ© naturelle et spontanĆ©e, se retrouve seul le jour où c'est lui qui devient la victime de la haine.

[...]

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